19 mars 2021
En ce mois de mars 2021, Julien Homo, dirigeant de FER MET ALU et du Groupement FH METAL, a été sollicité par Les Compagnons du Devoir de Rennes pour échanger auprès des 2ème année de CAP Métallerie sur l’Entreprenariat.
Partenaire des Compagnons du Devoir de longue date, nous accueillons d’ailleurs régulièrement des métalliers Compagnons dans nos ateliers comme en ce moment, Armand chez FER MET ALU et Enzo chez ESCA OUEST, deux métalliers qui participaient également à cet échange.
Une rencontre concrète et percutante.
Un échange autour de l’entreprenariat
C’est dans la Salle dite « des Chefs d’œuvre » que s’est déroulé cet échange animé par Armelle Bernois Le Guen, Responsable Régionale de Formation Bretagne.
L’objectif : Permettre aux jeunes de parler de la vraie vie côté dirigeant, de leur donner envie de poursuivre leur formation et pourquoi pas de se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat.
Après quelques débats autour de la notion ‘Entreprendre », Julien Homo a pu parler de son parcours professionnel et de la façon dont il est lui même devenu entrepreneur. Il est revenu sur l’importance d’être bien formé avant d’envisager être entrepreneur. Entre le moment où il a démarré dans la métallerie et le moment où il a repris FER MET ALU, il s’est passé 20 ans durant lesquels il est monté en compétence et a acquis de l’expérience.
Des jeunes avec de multiples questions
Les jeunes métalliers en formation n’ont pas hésité bien longtemps avant de poser leurs questions concrètes à Julien. Des échanges francs et réalistes quant à la vraie vie d’un dirigeant.
Clément : Quelles connaissances faut-il pour être entrepreneur ?
Il faut surtout une bonne connaissance du métier. Dans l’entreprenariat, on peut aller vers le freelance ou bien vers le management. Quant on va vers le management, il faut d’une certaine façon « aimer les gens ». Je dirai surtout qu’il faut savoir pourquoi on souhaite devenir entrepreneur.
Zacharie : Tu as toujours voulu créer ton entreprise ?
FER MET ALU a été créée par mon père Serge Homo. Quand j’étais jeune métallier, j’étais ambitieux mais je ne savais pas si je voulais reprendre l’entreprise familiale. C’est venu avec le temps et au fur et à mesure de ma montée en compétence.
Guillaume : Quel est l’impact de ta vie professionnelle sur ta vie personnelle ?
Quand j’ai décidé de reprendre l’entreprise, j’ai été sondé par ma famille pour savoir si j’étais sûr de mon choix. Mes enfants m’accompagnent aussi beaucoup et m’aident parfois à prendre des décisions. Etre entrepreneur, c’est comme un sport de haut niveau. Alors, l’impact positif c’est que j’ai appris à prendre davantage soin de moi.
Clément : As-tu des regrets ?
Non, je n’ai pas de regrets. C’est plutôt de l’incompréhension parfois. Certaines fois, on en comprend pas ce qui nous arrive. J’ai appris à m’entourer de philosophie pour mieux vivre les choses. Il est important de se créer sa propre culture mais cela vient avec le temps. On peut toujours avoir des doutes mais l’important c’est d’avancer.
Enzo : Quels sont tes projets ?
Mes réflexions sont sociétales. En quoi mon entreprise, et notamment le Groupement d’entreprises FH METAL va être utile pour notre société. Je bâti mes projets en fonction de cela. Alors c’est vrai qu’une entreprise est là pour gagner de l’argent mais il y aussi d’autres enjeux comme l’impact environnemental. Comment nous, entrepreneurs, on relève le défi ?
William : Combien d’heures travailles-tu par semaine
Quand ton travail rime avec ta passion, je pense qu’on ne compte plus. Quand tu es bien où tu es, tu as de l’énergie pour travailler. Mon agenda est bien chargé mais le volume d’heures ne me pose pas de problème.
Zacharie : Comment en es-tu venu à participer aux Olympiades des métiers / Worldskills ?
C’est un de mes prof au Lycée Pierre Mendès France qui m’a parlé de ce concours. C’est important de se challenger avec des concours. C’est une occasion de rencontrer de belles personnes. Dans une période de ma vie moins facile, ce challenge m’a motivé à avancer et à me surpasser. Et finalement, en 1999, j’ai représenté la France aux Olympiades des métiers au Canada.
Ilan : Pourquoi as-tu choisi ce métier ?
J’ai plutôt un parcours atypique mais en 5è, je sentais que je n’étais pas à ma place au collège. On m’a proposé plusieurs options et j’ai choisi un CAP Ferronnerie d’art à Saint Brieuc. Lors de cette formation, j’ai aussi fait des rencontres avec des personnes importantes qui ont su me donner envie de continuer.
Victor : Comment faire pour garder la motivation ?
Je préfère le mot ENGAGEMENT que MOTIVATION. Entreprendre c’est tenter, essayer et parfois ça ne fonctionne pas. Ce qui me fait garder le cap, c’est mon engagement. Mais je ne suis pas tout seul, au sein des entreprises, je suis accompagné de personnes clés. C’est un genre d’écosystème où chacun à sa place et fait avancer les choses.
Philippe : L’Atelier de Saint Jacques travaillera sur quel secteur ?
Notre atelier de Saint Jacques qui s’est lancé il y a quelques mois c’est la Division Grand Ouest de FER MET ALU. Moi je l’appelle FER MET ALU GO, pour dire, « on y va ». Il y a déjà un aspect géographique car on va au delà de la Bretagne. Il nous est arrivé de travailler sur un chantier à Val d’Isère par exemple. L’Atelier de Saint Jacques c’est aussi une forme d’incubateur pour aller plus loin dans notre développement.
Ilan : Quels sont les diplômes pour devenir chef d’entreprise ?
Je dirais que ce sont plutôt des prérequis. Par la suite, il y a beaucoup de formations pour accompagner les dirigeants sur différentes thématiques.
Clément : Tu as parlé du Canada avec Attractive Metal, as-tu l’intention d’investir au Canada ?
On verra. (Rires). Je pense qu’entreprendre c’est savoir saisir les opportunités, alors pourquoi pas ?
Philippe : Tu fais quoi au sein de l’Union des Métalliers ?
Je suis chef de file de l’Union des Métalliers 35. L’idée c’est d’échanger sur les projets communs que nous avons entre métalliers. Je suis aussi à la commission Communication et Formation au niveau national. Ces échanges nous permettent d’avancer sur des réflexions sociétales, environnementales notamment.
Un grand merci à Armelle Le Guen pour cette invitation et à tous ces jeunes métalliers pour toutes leurs questions !
Nous leur souhaitons une belle réussite dans leurs projets !
Accompagner les jeunes : une ambition forte
Nous sommes ravis d’avoir pu partager avec ces jeunes la réalité du rôle de dirigeant d’entreprise de métallerie. L’accompagnement des jeunes dans l’apprentissage du métier et le partage de notre passion est une ambition qui nous tient beaucoup à cœur.
Nous continuons à entreprendre pour la promotion des métiers manuels avec notre initiative ATTRACTIVE METAL, parcours professionnel proposant aux jeunes métalliers de se former tout au long de leur carrière mais aussi de partir travailler dans une entreprise partenaire à l’étranger au Canada ou au Vietnam.